No comment ► Zekiel

Dure soirée de travail. C'était ce qu'elle s'était mise en tête. Rosalia n'aimait pas comment ces gros porcs la regardaient, comment ils la touchaient et comment ils lui bavaient dessus. Elle les haïssait tous et ne rêvait que d'une seule chose, sa vengeance. Elle se répétait sans cesse que tout ça valait le coup, que c'était un moment désagréable pour de biens meilleurs à venir. Mais, que rien n'évolue dans son sens ne l'aidait pas vraiment à se sentir mieux. Chaque matin, quand elle rentrait chez elle, elle se sentait souillée, salie. Et chaque matin, elle tentait de se convaincre que ce n'était pas quelque chose qui durerait. Seulement, cela faisait déjà presque deux ans que les choses n'évoluaient pas comme elle aurait souhaité qu'elles évoluent.
Alors, comme chaque matin, elle s'apprêtait à prendre le métro, pressée de rentrée à la maison, d'oublier la nuit qu'elle avait passée, afin de mieux se préparer pour une nouvelle.
Elle s'était alors mise à attendre le métro. L'esprit totalement ailleurs, elle alla s'asseoir à la première place qu'elle trouva, sans vraiment faire attention à son environnement. C'était souvent comme ça, à vrai dire. Elle avait peur du regard des autres. Peur qu'on arrive à sonder son esprit, qu'une mauvaise personne découvre son plan. Et sa seule arme face à sa paranoïa développée, c'était d'éviter de prêter attention à ceux qui étaient autour d'elle. Elle savait qu'elle n'avait pas l'air de grand chose. En fait, si. Elle avait l'air d'une prostituée, vêtue comme elle l'était.
Elle finit par tourner la tête vers son voisin, et le scruta, ce qu'elle ne faisait jamais. Ses traits légers, agréables et tellement familiers. Ces cheveux... Elle l'avait charrié tellement d'années, ils s'étaient amusés petits, et pourtant, chaque fois qu'elle le rencontrait, malgré tous les bons moments, les joyeux moments qu'ils avaient passés ensemble, elle ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Elle culpabilisait déjà pour chaque rebelle qu'elle était susceptible de mettre dans l'embarras, mais encore plus lorsqu'il s'agissait de Zekiel. Ils étaient amis depuis toujours, elle l'adorait, et elle avait l'impression de le mettre encore plus en danger que quiconque. Surtout qu'il avait le même travail que leurs parents respectifs. Elle se détourna, l'air impassible, mais la voix douce. « Si tu comptes me faire la morale, je t'arrête tout de suite. »